Résultat d’une enquête menée par L’argus en collaboration avec le Centre Médical Veille Sommeil et l’émission de télévision Direct Auto (Direct8)
Paris, le 22 juin 2011 – A quelques semaines des grands départs en vacances, L’argus et l’émission Direct Auto (Direct8) rappellent que la somnolence est le premier facteur d’accident et de mortalité sur autoroute.
Mais qu’en est-il de la vitesse ? A-t-elle un impact sur la vigilance au volant ?
Pour tenter de répondre à cette question, un reporter spécialisé s’est prêté à une expérience unique
Conditions du test
Equipé d’un appareil de surveillance qui mesure et enregistre l’activité cérébrale, les mouvements oculaires et le tonus musculaire, il a pris la route depuis Saarbruck, en Allemagne, et a rejoint Berlin par l’autoroute. Au total, un parcours de 830 km dans le respect du code de la route et des préconisations de temps de pause.
L’Allemagne a été choisie pour cette expérience car la vitesse est libre sur certains tronçons d’autoroute. Dans ces conditions, il est plus facile de savoir si un conducteur a somnolé ou non alors qu’il pouvait moduler sa vitesse jusqu’à des niveaux élevés, aujourd’hui prohibés en France.
Vitesse constante : attention danger !
Selon les relevés de cette expérience, il apparaît que la relation entre vitesse et somnolence pourrait exister. Le docteur Annie-Laure Frenkel, neurophysiologiste au Centre Médical Veille Sommeil à Paris a décrypté les résultats des enregistrements du conducteur et souligne deux facteurs de risque :
- « Rouler à une vitesse constante transforme la conduite en acte automatique ». La somnolence est un phénomène qui peut découler (hormis la fatigue) de la monotonie : paysage morne, défilement de la route toujours à la même vitesse, autant de facteurs qui installent le conducteur dans une routine propice à la déconcentration.
- « Lorsque vous conduisez vite, vous mobilisez toute votre attention pour être parfaitement vigilant. Est-ce qu’ensuite, après ces vitesses élevées, vous avez des phases de somnolence, j'aurais tendance à répondre oui » Même si les enregistrements de données ne permettent pas d’affirmations catégoriques, il semblerait donc qu’une tendance se dégage. Mais après une phase de vigilance soutenue à vitesse élevée, le risque de somnolence redeviendrait plus important une fois la pression retombée. La prudence est donc de mise dans toutes les situations.
Conduite à tenir ….
Durant cette expérience, notre reporter témoigne qu’il n’a pas ressenti de fatigue particulière mais une grande concentration. Et surtout une très grande liberté de pouvoir conduire sans être obligé de surveiller systématiquement son compteur de vitesse et adapter en toute intelligence sa vitesse aux conditions de circulation.
Adapter son allure en responsabilisant les conducteurs peut être une piste à explorer. Les panneaux qui modulent les limitations de vitesse en Allemagne en fonction du trafic, des conditions météo et des heures de circulation semblent être efficaces.
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