Mes dernières péripéties sur la route me permettent d'ajouter une modeste contribution à un sujet délicat.
Circonstances de l'accident :
Un vendredi, vers 19 h 00, retour de chez le garagiste avec un scooter de prêt. Je prends l'autoroute, il n'y a pas beaucoup de monde, j'entre dans une belle courbe rapide à environ 100 km/h, le scoot guidonne, et je chois lamentablement sur la voie de gauche.
J'ai eu la chance de pouvoir me relever dès la fin de ma glissade, je me suis jeté sur le terre-plein central, pendant que le scoot terminait son chemin sur une série de tonneaux.
Les pompiers m'ont pris en charge sur place, et m'ont emmené à l'hôpital le plus poche. Bilan : brûlures dans le bas du dos (Aïe, ça pique !), car le blouson est remonté lors de la glissade, et quelques hématomes.
Un bête contrôle de la pression des pneus du scooter aurait certainement pu m'éviter d'ouvrir cette discussion, mais là n'est pas la question. Je me contenterai de parler ici de mon équipement, et de la façon dont il m'a préservé de problèmes physiques plus graves.
Le casque : seul équipement de sécurité obligatoire, il n'a pas essuyé de choc direct, mais a encaissé quelques frottements sur le bitume quand même. Mon crâne est en parfait état (je ne suis pas sûr qu'on puisse en dire autant de ce qu'il y a dedans, mais c'était déjà comme ça avant
), l'écran n'a pas sauté. Il a rempli son rôle, il mérite sa retraite anticipée.
Le blouson : là, j'ai eu peur. J'ai acquis il y a quelques semaines un blouson d'été, en me disant que "c'est fait pour". Ça tient moins chaud, mais l'épaisseur n'est pas rassurante. La couche externe n'a pas résisté à l'abrasion.
La deuxième couche, elle n'a pas été atteinte. Du moins dans le dos. On peut voir à travers les trous que le filet est intact.
À l'intérieur, aucune trace de la glissade. À noter la présence d'une patte de fixation, qui, attachée à la ceinture de mon pantalon, aurait peut-être pu m'éviter la brûlure dans le bas du dos.
Cela dit, je ne me vois pas me contorsionner pour mettre et enlever cette fichue papatte à chaque fois que je monte sur la moto. Et j'ai des doutes sur sa résistance.
Au niveau des coudes, par contre, ni la couche externe, ni la doublure, n'ont résisté. On voit bien la coque de protection à travers les trous. On peut donc se poser des questions sur l'efficacité d'une veste d'été dans des situations plus stressantes.
Étant donné qu'aucune blessure n'est à constater sous le blouson, on peut admettre néanmoins qu'il a rempli correctement son rôle.
Les gants : je ne me souviens pas que mes mains aient touché le sol lors de la chute. L'état des gants me prouve cependant le contraire.
Comme quoi, les extrémités sont toujours très exposées, et les coques sur les gants, ce n'est pas que pour la frime.
Le pantalon : encore une source de frayeur, mais, même s'il n'est pas conçu pour, un bon jean, c'est un minimum très acceptable.
On voit des traces de frottements, une couture déchirée, mais, hormis quelques coups (sur les genoux, par exemple. Des coques de protection me les auraient évités), mes jambes n'ont pas de traces de la chute.
Les chaussures : comme les mains, les pieds sont très exposés. Les pompes de moto, ça coûte cher, mais c'est utile.
Ici, on voit que les renforts sous les chevilles ont bien frotté.
Des semelles un peu plus épaisses, ainsi qu'un renfort à l'avant, m'auraient évité des douleurs aux petits orteils, mais j'ai évité la fracture.
Conclusion sous forme d'anecdote : deux conducteurs de scooter se sont arrêtés pour me secourir. Je ne les connais pas, je ne sais même pas comment ils s'appellent, mais je les remercie pour leur aide.
Les deux conducteurs étaient en tenue "légère" : t-shirt, bas de survêtement remonté jusqu'aux genoux, chaussures ouvertes ou légères. L'un d'entre eux m'a dit, très naturellement : "Tu as de la chance. Imagine, si tu étais habillé comme moi, dans quel état tu serais !"